Dans la vallée coule une rivière
Criblée de sombres cavités
Toutes les possibilités sur une berge
Maintenant disparues à jamais, volatilisées

Puis de l’autre côté
S’ouvre une voie tandis que je me lève
Dépouillée, pénétrant des contrées vierges
Les ronces me lacèrent tandis que j’avance
Les pierres bloquent ma route
Je les écarte avec tendresse, avec impatience
Mais les repousser je dois
Fougères et pousses épousent ma peau
Me couvrent et me nourrissent
L’air embaume la cannelle automnale
Les feuilles décomposées et les flocons
Je me lève, je trébuche
Je me relève
Je vois à présent où j’ai marché, où je suis tombée
Je remercie les jambes qui m’ont porté
Et tout ce qui mon cœur a brisé.