Avez-vous déjà pensé à la différence entre quelqu’un qui veut faire plaisir, quelqu’un d’agréable et quelqu’un qui veut nourrir (on peut être un mélange des trois!)? Un client m’a posé cette question au sujet des gens qui veulent faire plaisir la semaine dernière et j’y ai réfléchi depuis en cherchant notamment des définitions dans le dictionnaire. Tout d’abord, définissons les termes. Faire plaire aux autres a bien mauvaise publicité, à mon humble avis, car on l’associe souvent automatiquement à un people-pleaser, quelqu’un qui veut faire plaisir.
Faire plaisir (ou être agréable) consiste dans ce contexte à « donner un sentiment de satisfaction ou de plaisir » à quelqu’un et de faire quelque chose de gentil pour quelqu’un que l’on croit ou qui est, à tout le moins, neutre, autrement dit être agréable. On pourrait donner comme exemple que lorsqu’un chauffeur de taxi dit préférer l’argent comptant à une carte, une personne n’ayant aucune pénalité ou préférence se contente d’accepter la préférence de l’autre et paie comptant. Ce n’est pas ce à quoi je fais référence en parlant de quelqu’un qui veut faire plaisir.
Le dictionnaire définit une personne qui veut faire plaisir comme « quelqu’un qui se soucie beaucoup de savoir si d’autres personnes comme lui ou elle approuvent ses actions et souhaite que ce soit le cas. » Cela prend l’idée de faire plaisir et y ajoute un sentiment de faire les choses pour gagner l’approbation ou l’affection de l’autre, sans que ce soit particulièrement dans son intérêt ou qu’il ait particulière envie de le faire pour d’autres raisons. Un exemple pourrait être d’accepter de suivre le plan de quelqu’un, même si l’on croit que le plan est mauvais, imprudent ou peu souhaitable. Se montrer d’accord a pour but d’éviter un conflit, de devenir important pour l’autre personne ou d’obtenir son approbation. Le fond du problème ne tient pas dans le gain personnel ou l’ambition, mais plutôt dans le fait que l’on présente quelqu’un qui n’est pas vraiment authentique et donc que les autres peuvent difficilement connaître et en qui ils ne peuvent pas avoir confiance. Être en relation avec quelqu’un dont le comportement est toujours en contradiction avec ses propres préférences au profit de celles des autres peut facilement provoquer du ressentiment chez celui qui fait passer ses désirs après ceux des autres. Le fait d’être en relation avec quelqu’un qui sacrifie constamment ses propres préférences à celles de l’autre peut mener à l’abus de ce pouvoir et créer une impression fausse de l’autre personne. Ni l’une ni l’autre des situations n’est propice au développement de relations profondes et durables.
Alors, qu’en est-il de nourrir? Comment est-ce différent ? La définition suivante, « prendre soin, nourrir et protéger quelqu’un ou quelque chose, en particulier de jeunes enfants ou des plantes, et l’aider à se développer », ajoute une nouvelle composante à cette interaction relationnelle. Lorsqu’on parle de nourrir entre adultes, le terme peut désigner une attention intentionnelle et de la considération pour les désirs de l’autre avec une volonté d’avoir une relation harmonieuse. Cela peut signifier se ranger du côté de l’autre lorsqu’une personne n’a pas de sentiment qui s’y oppose et même se ranger intentionnellement du côté de l’autre pour lui faire un cadeau. Il est préférable de faire un cadeau (« un cadeau ou quelque chose qui est donné ») de ce genre sans attente de retour ou de récompense, d’offrir quelque chose qui est pris avec légèreté et offert avec générosité. Donner de cette façon évite la réaction courante chez les personnes qui veulent faire plaisir de s’attendre en donnant à être reconnues et récompensées par le destinataire ou d’éprouver du ressentiment s’il n’obtient pas cette reconnaissance.