Cette année, je me trouvais le 1er janvier dans le charmant village de Val-David, dans les Laurentides, en compagnie de ma sangha. Une sangha est une communauté spirituelle et au cours des cinq années que nous avons été ensemble, c’est ce que nous sommes devenus. Ce qui a commencé par un groupe d’étudiants, surtout en psychologie, et moi qui apprenions la thérapie d’acceptation et d’engagement (TAE) est devenu un groupe plus intéressé à approfondir notre compréhension et la pratique de la composante « pleine conscience » de la TAE qu’à étudier cette approche (qui est très utile). Maintenant, nous consacrons nos réunions hebdomadaires à explorer les manières dont la pleine conscience s’intègre à nos vies et à nos pratiques (si c’est le cas).
Et le silence? En 2016, notre sangha a commencé à créer, à organiser et à accueillir nos propres retraites silencieuses. Habituellement, nous en planifions une au début de chaque nouvelle année. Cette année, la retraite a commencé le 1er. Pour les gens qui gagnent leur vie en parlant, passer quatre jours en silence durant une retraite offre tout un contraste et honnêtement, en ce qui me concerne, un soulagement apprécié. Les conseils et la sagesse qui nous habitent, et que nous partageons souvent avec nos clients, sont dirigés vers l’intérieur pour nous nourrir nous-mêmes. Nous nous retirons dans un endroit charmant et calme, pour approfondir l’expérience. Tout à coup, le temps et le calme, habituellement introuvables dans nos vies quotidiennes trépidantes, permettent à nos pensées et sentiments de faire surface. Nos « âmes timides », comme les appelle l’éducateur Parker Palmer, sortent de leur cachette et se manifestent silencieusement. Les pensées ont de l’espace pour être explorées, contestées, approfondies, puis les sentiments suivent. Et quand vous êtes silencieux pendant une période prolongée, les sons eux-mêmes deviennent des histoires : le glissement de la brosse dans des cheveux longs et bouclés, les pelletées de neige durcie accumulée dans les escaliers, le dîner préparé avec amour et rangé une fois terminé, la vaisselle lavée consciencieusement, les oiseaux qui chantent et pépient. Le tout sans la moindre hâte.
Dans nos pratiques d’aide, le silence est une invitation ouverte à l’autre à être, tranquillement, à être accepté sans jugement ni attente, à prendre l’espace que notre silence lui offre et à l’utiliser comme il l’entend. En tant que praticiens, lorsque nous devenons nous-mêmes à l’aise avec le silence, nous sommes en mesure d’offrir ce don précieux de temps et d’espace à nos clients pour leur exploration.
Comment accueillez-vous le silence dans votre pratique en 2020?
