L’un des problèmes avec lesquels les gens sont aux prises dans ma pratique, et qui les fait souffrir, est qu’ils se sentent personnellement visés, même lorsque ces choses ne les concernent pas vraiment. Mes clients ne le voient pas nécessairement ainsi. Parfois, ils appellent cela « avoir des problèmes de relations interpersonnelles ».
Quelque chose se passe au travail et quelqu’un dit quelque chose de blessant à quelqu’un d’autre. Ce qui se produit par la suite dépend de la manière dont la personne reçoit le commentaire. Si elle en fait une affaire personnelle, il est probable qu’elle se sentira blessée. Toutefois, si elle pouvait le prendre avec plus de compassion (pour elle-même et pour l’autre) et penser peut-être que le commentaire reflète l’opinion de la personne qui le dit (« c’est pas parce qu’on le dit que c’est vrai »), il est probable que l’effet soit bien différent.
La personne qui reçoit le commentaire désobligeant pourrait penser à ce qui a incité l’autre personne à le faire, adoptant ainsi une position empreinte de compassion qui risque d’avoir un autre effet que de se sentir blessé. La plupart du temps, lorsqu’on y pense bien, un commentaire blessant reflète davantage ce qui se passe avec la personne qui le fait qu’avec celle à qui il est destiné et bien souvent, le message est reçu simplement en raison de la proximité à laquelle se trouve la personne qui reçoit le commentaire de ce qui se passe avec la personne qui le fait.
Et si c’était quelque chose qui ne se déroulait pas comme la personne le souhaitait et non un commentaire blessant? Un ami m’a parlé récemment d’une situation décevante en me disant : « Cela semble être blessant pour toi ». J’ai réfléchi pendant quelques instants, fouillé dans ma psyché et conclu que je ne me sentais pas blessée, bien que j’aurais pu l’être. Au cours des heures qui ont suivi, j’ai réalisé que je ne m’étais pas sentie personnellement visée par la situation décevante : j’étais irritée! Si une personne est investie personnellement, c’est-à-dire qu’elle en fait une affaire personnelle, cela peut être une source de souffrance. Cependant, si la personne se préoccupe de l’incident, sans pour autant s’y identifier personnellement, cela ouvre la porte à une réaction (de thérapie d’acceptation et d’engagement) plus diffuse, à une réaction qui peut faire ressentir des émotions qui se dissipent plus facilement, comme l’irritation, la déception ou la colère.