Dernièrement, mon frère d’une différente mère (et père), Noah, a appris qu’il devait abandonner le tennis. Il avait été un grand joueur de tennis dans sa jeunesse, puis le fait combiné de faire des ecchymoses et de saigner facilement et de recevoir un diagnostic de syndrome d’Ehlers-Danlo l’a forcé à arrêter de jouer. Pendant un certain temps du moins. Il est maintenant un excellent pianiste de jazz, malgré qu’il ait eu à travailler très fort pour réussir à cause de sa maladie, et il a choisi de jouer de la musique au lieu du tennis. Il a cependant écouté son corps et son esprit, il a procédé à de nombreux changements (difficiles) dans ses habitudes et il est devenu plus solide. Il a recommencé récemment à jouer au tennis. Il peut même dire avec fierté qu’il a remporté quelques tournois. Au cours des six derniers mois, il a toutefois subi une série de blessures qui l’ont obligé à mettre un terme à sa relation passionnée avec ses balles jaunes et sa raquette. Ce fut une perte pour lui. Il a fait le choix de prendre soin de son corps afin de pouvoir continuer à jouer de la musique aussi longtemps que la force de vie le lui permet.

Pourquoi vous faire part de cette histoire familiale? Cela semble injuste d’avoir à renoncer à quelque chose qui procure du plaisir, lance un défi, favorise la détente et la socialisation, à des expériences perçues par tous comme étant positives, n’est-ce pas? Mais si cela vous cause du tort ou vous empêche de faire d’autres choses, peut-être plus importantes (mais peut-être moins amusantes) dans votre vie? Que doit faire la personne qui fait une consommation excessive d’alcool ou d’autres substances, a un problème de jeu, une sexualité permissive dans sa relation ou d’autres comportements qui peuvent être satisfaisants, mais nocifs? Après mûre réflexion, mon frère a choisi ce qui était le plus important pour lui — quelque chose de fondamental dans sa vie et pour ses valeurs — et il a renoncé à quelque chose qu’il aimait. Il a évalué ce que lui coûtait le tennis comparativement au reste de ses espoirs et de ses rêves et il est parvenu à une décision claire. Il a commencé un processus de deuil pour la perte de ce sport qu’il adorait.

Qu’en est-il des autres personnes qui ont d’autres comportements? Comment les practiciens peuvent-ils les aider à explorer et peut-être à redéfinir ce qui est important à leurs yeux, ce qui est fondamental dans leur vie et à s’éloigner des comportements nocifs?

Faire preuve de compassion pour la perte qu’elle subira aide une personne à changer, lui offre l’occasion d’explorer ce qui est important pour elle et lui permet de changer comme elle le veut, de viser quelque chose qu’elle désire et non d’imposer la priorité de quelqu’un d’autre (celle de la famille, du thérapeute, du médecin, etc.).

À part la persuasion, de quels outils disposons-nous dans notre boîte pour aider les gens à surmonter leur ambivalence? L’Entretien motivationnel (vous saviez que c’est ce que j’allais dire, n’est-ce pas?) est l’outil par excellence pour la phase d’inertie (ou d’ambivalence) du changement. Il est possible de l’enseigner, de l’apprendre, de bien le définir et de le mesurer, et il constitue un moyen efficace d’aider les gens à effectuer les changements qu’ils veulent faire, de les aider à obtenir une meilleure vie qui correspond mieux aux rêves qu’ils nourrissaient pour eux-mêmes.